Retombées presse FR

Le Matin – 2004 – Extraits

« Yassar Néhmé-Safieddine était avant-gardiste dans le domaine de la calligraphie, en cherchant souvent à mettre en scène les grands poètes arabes et surtout la poésie féminine arabe».

C’est en 1976 que l’artiste a entamé une étude sur les différents types de la calligraphie arabe koufie et une recherche sur l’histoire de la calligraphie arabo-musulmane. 

Elle s’est spécialisée dans le design de la joaillerie musulmane depuis l’année 1977 jusqu’ à 1981, date à laquelle, elle intégra l’Institut d’enseignement de calligraphie arabo-musulmane au Centre culturel irakien à Paris. Elle y étudia le koufi simple avec le grand calligraphe Dr. Abdelghani El Ani, très célèbre pour ses œuvres pleines de force. 

Yassar Nehme Safieddine compte à son actif de nombreuses expositions collectives et participations aux festivals sur la calligraphie arabo-musulmane à Rabat, Casablanca et Marrakech, ainsi que des expositions individuelles et conférences à Abidjan (Côte d’Ivoire), Anvers (Belgique), Beyrouth (Liban)… Deux de ses cartes sont sélectionnées par l’UNICEF. Elles seront rééditées deux fois en 1993 et en 1997. Ses œuvres expriment cette calligraphie qui appartient à la nature, tout en mettant en scène de grands poètes arabes.

Passionnée de poésie, Yassar s’était éprise des versifications du grand poète perse Omar El Khayyam autour duquel elle réalisa un portfolio appelé «Chants de rubis». Il se compose de huit planches lithographiées. Chaque planche représente un quartain d’El Khayyam.« 


 

 


Maroc Hebdo – 28 Mai 1999

Yassar Nehmé Safieddine fait renaître Omar Khayyam Retour

Maïssa BATEH SELHAMI

LA CALLIGRAPHIE DU SAPHIR AU TOPAZE
Yassar Nehmé Safieddine
De la découverte de la traduction en arabe des Roubâ’iyyat en Côte d’Ivoireà la rencontre avec le traducteur irakien, Abdelhak Fadel, au Maroc, Yassar a opéré un long cheminement à travers la calligraphie koufique. À sa manière. Originale.
Même parmi les amoureux de l’art plastique, peu nombreux sont ceux qui s’intéressent à la calligraphie. Art arabo-musulman conventionnel, connu pour sa rigueur, son élégance et la beauté de ses lignes. Beaucoup le considèrent comme limité, et non décoratif. Il est d’ailleurs très rare de voir une calligraphie orner le mur d’un salon.
Yassar Nehmé Safieddine, elle, a pu prouver que la calligraphie est un art décoratif. Elle a transformé l’écriture koufique, aux lignes rigides et vigoureuses, en compositions libres aux couleurs chatoyantes. Les lettres de Yassar sont aussi limpides que son âme, aussi transparentes que sa personnalité.
Et si la lettre perd sa place dans le mot, et le mot son endroit dans la phrase, cela se fait au service de la composition. Celle-ci se transforme en tableau, où la lettre devient fleur, et où le vers se dresse tel un arbre. Car Yassar ne se contente pas de n’importe quel texte.
Sa calligraphie est la plus belle expression des plus beaux poèmes, écrits par les plus grands poètes. On ne sait pas si c’est l’amour de la poésie qui a amené cette artiste à la calligraphie ou l’inverse. Car Yassar, a la poésie dans l’âme. Mais ce qui est certain c’est que son amour des Roubâ’iyyat de Omar Khayyam ont déclenché en elle un désir. Celui d’unir son art au génie du poète persan, pour donner naissance à un chef d’œuvre, dont Khayyam lui-même serait fier.Et Yassar décrit sa passion pour les Roubâ’iyyât comme suit:
« Cette passion m’emplit
Et hante mes nuits.
J’ai suivi ses traces,
Elles m’ont conduite
Jusqu’à ses inépuisables profondeurs ».
Couleurs chatoyantes
De l’idée à l’exécution, le chemin fût aussi long que le trajet entre la Côte d’Ivoire, où Yassar découvrit la traduction arabe des Roubâ’iyyât, par le poète irakien Abdelhak Fadel, et le Maroc où elle fit la connaissance de ce poète. L’artiste ne cache pas sa reconnaissance pour Abdelhak Fadel, qui l’a encouragée à accomplir cette œuvre, alors que c’était grâce à « Samarcand », le roman d’Amine Maalouf qu’elle a connu les détails de la vie de Khayyam.

Le choix des Roubâ’iyyât était une tâche très difficile, car elles étaient toutes aussi chères au cœur de Yassar. Après maintes lectures, et une étude approfondie des diverses traductions, huit quatrains furent sélectionnés pour former un coffret. Elles représentent les diverses étapes de la vie du poète.
Mais Yassar voulait réaliser une œuvre contemporaine différente des miniatures classiques qui représentaient la poésie de Omar Khayyam, jusqu’à présent. Elle voulait marier le moderne et le classique. Et c’est ainsi qu’elle a associé à son œuvre, le peintre soudanais Rashed Diab(1-2),qui réalisa le fond artistique de la calligraphie.
La plume et le pinceau
La complicité et l’entente entre les deux artistes ont donné naissance à des tableaux d’une qualité rare, où la couleur forme un important support à la calligraphie, et où celle-ci donne toute leur originalité aux tableaux.Dans cette œuvre précieuse, tout a été étudié méticuleusement, de la lettre que Yassar a voulue aussi transparente que l’air, aussi légère qu’un papillon, aux couleurs qu’elle voulait pareilles aux pierres qui rappellent l’Orient. Du rubis qui a donné son titre au coffret (Chants de rubis) au saphir à l’émeraude et au topaze. En admirant ces tableaux, on a le sentiment d’être transporté dans le monde où a vécu Khayyam, à l’heure des fastes de la Perse d’antan.
Comme le hasard fait bien les choses, les contretemps techniques ont voulu que l’œuvre se termine avec plusieurs mois de retard. Ce qui a permis à la fille du cèdre, de faire la première exposition de son coffret à Beyrouth, déclarée capitale culturelle arabe, pour cette année 1999. Le vernissage aura lieu le 1er juin, et l’exposition durera jusqu’au 10.
Trois personnalités du monde des lettres ont préfacé ce chef d’œuvre, le Marocain Mohamed Zefzaf, le Soudanais Tayeb Saleh et le Libanais Abbas Baïdoum. Les artistes Mohamed Melehi, Faten Safieddine, ainsi que le calligraphe Mohamed Amzil ont contribué à ce que ce coffret voit le jour. 



L’Orient le Jour – 05 Juin 1999

Calligraphie à la galerie Sader, art et culture
CHRONOLOGIE
SIKIAS Natacha

L’artiste calligrapheYassar Nehmé Safieddine a trempé sa plume dans… les Roubâiyyatt d’Omar Khayyam. Cela donne, à la galerie Sader, art et culture (Sed-el-Bauchrieh), huit lithographies en couleurs. Chacune représente un quatrain du poète perse, calligraphié en koufique libre par Yassar Nehmé Safieddine. Sur fond coloré, les caractères s’organisent en d’étranges formes qui évoquent un navire, un oiseau, une voile. L’écriture devient dessin, tremplin à l’évasion. L’exposition comprend aussi l’équivalent de chaque quatrain en calligraphie persane, exécutés par le Marocain Mohamed Amzel. Et pour compléter le tout, un livret comportant une étude réalisée par l’artiste sur la vie d’Omar Khayyam et de ses Roubâiyyat.


Autres articles :

L’Opinion